Egaux en nombre au départ du Prix Jean-Luc Lagardère (Gr.I), britanniques et tricolores comptent chacun un gagnant de groupe III dans leurs rangs : Peace Envoy et Kontrastat. Ce dernier tentera d’apporter à la France un quatrième titre consécutif.
Kontrastat
Force est de constater que la hiérarchie de la promotion née
en 2014 est difficile à établir. Mentor de Kontrastat,
Stéphane Wattel ne manquait pas de le relever à l'issue de la victoire de son talentueux
élève dans le Prix La Rochette (Gr.III) : « On est dans le cas typique où la hiérarchie n'est pas encore
établie chez les 2 ans. Il avait bien jeté les jambes à Deauville et c'était
tentant de monter tout de suite plusieurs marches pour voir comment il allait
réagir. » Essai concluant puisqu'il s'est montré très détendu dans le
parcours, ce qui n'avait pas été le cas auparavant. Et d'ajouter : « Il paraît très bien le matin au
travail et l'état du terrain lui semble indifférent. Il semble devenu plus
maniable et j'espère que cela sera encore le cas ce dimanche. »
Toujours très bien représenté dans cette épreuve, Aidan O'Brien délègue trois
de ses pensionnaires pour conquérir à nouveau la palme qui le fuit depuis Holy
Roman Emperor en 2006. Gagnant de son maiden au Curragh avant d'être deuxième
d'un handicap, Utah détient de
moindres références que ses compagnons d'entraînement, Whitecliffsofdover, deuxième d'un groupe III à Newmarket, et
surtout Peace Envoy. Dans la foulée
d'une victoire dans un groupe III au Curragh, ce dernier était aligné au départ
du Prix Morny (Gr.I) dont il a pris la troisième place associé à Colm
O'Donoghue qui déclarait : « Mon
poulain réalise une très bonne performance. Pris de vitesse au démarrage, il a
fini vite mais trop tard. Il sera plus à l'aise sur une distance plus
longue. » Bien qu'ayant échoué depuis, il convient de le surveiller de
près, à l'instar de Salouen qui,
s'il monte de catégorie, s'est placé au niveau groupe III et a gagné pour ses
deux essais sur le mile et au-delà.
Devancé de peu dans le Prix Eclipse (Gr.III) par Sans Equivoque, Kings Of Spades a gagné le droit de se
présenter au départ et a été supplémenté jeudi matin, tout comme Thais, qui a délaissé le Prix Marcel
Boussac en vue de cette course. Un joli pari face aux mâles de la part de son
mentor (voir encadré). Enfin, troisième du Prix des Chênes, National Defense « suit le programme concocté initialement pour lui » selon les propos de Christiane Head-Maarek qui ajoute : « On peut craindre son manque relatif
de métier mais je l'estime. Il s'était baladé le jour de ses débuts et,
dernièrement, le fait d'être contré en début de course l'a contrarié. Si tout
se passe bien, il a le droit de bien courir ici. »
ENCADRE :
LE PARI DE THAIS
Depuis leur belle série de victoires acquises entre 1983 et 1986 (Treizième,
Alydar's Best, Femme Elite et Danishkada), les pouliches n'ont plus eu
l'occasion de franchir le poteau en tête dans le Prix Jean-Luc Lagardère
(ex-Grand Critérium). Douze ont pourtant tenté leur chance face aux mâles
depuis, le meilleur résultat ayant été obtenu par What A Name, entraînée par
Mikel Delzangles, deuxième d'Olympic Glory en 2012. Pascal Bary a déjà tenté un
tel pari au cours des dernières années mais sa protégée était alors âgée de 3 ans :
Natagora, troisième du Prix du Jockey-Club enlevé par Vision d'Etat en 2008.
Thais fera-t-elle au moins aussi bien ? En tout cas, son mentor y
croit : « Elle vient d'ouvrir brillamment son palmarès. Tout s'est
bien déroulé depuis dans sa préparation et même si elle affronte les mâles,
elle devrait très bien se défendre. »
LES CHIFFRES A RETENIR
9 : Court avantage aux
tricolores en termes de victoires au cours des 20 dernières éditions de cette
course, talonnés par les irlandais (7). Le Royaume-Uni vient ensuite (4).
7 : Des entraîneurs en
exercice, Aidan O'Brien est le plus titré avec sept succès : Second Empire
(1997), Ciro (1999), Rock of Gibraltar (2001), Hold That Tiger (2002), Oratorio
(2004), Horatio Nelson (2005) et Holy Roman Emperor (2006). Le record absolu
est de 10 victoires pour Henry Jennings qui officiait au XIXe siècle.
2 : Lanfranco Dettori (Rio de
la Plata en 2007 et Dabirsim en 2011), Gérald Mossé (Arazi en 1991 et Siyouni
en 2009) et Olivier Peslier (Lost World en 1993 et Loup Solitaire en 1995) ont
tous signé deux succès, loin des 6 obtenus par George Stern et Roger Poincelet.